Qui a dit que semestre de stage à l'étranger rimait avec arrêt de l'aviron chez les agros ? Que nenni ! Surtout quand on est en Nouvelle-Zélande : impossible de passer à côté de l'aviron, 3ème sport national après le rugby et le cricket. Ici, les clubs sont partout, très accueillants envers quiconque à envie de tâter de la rame, et avec des coachs au dynamisme incroyable.

Depuis septembre dernier, j'ai donc le plaisir de ramer au sein de l'Otago Rowing Club, dans la ville de Dunedin, île du Sud de la Nouvelle-Zélande. On y rame tôt avant sa journée de boulot, à 6h du mat', sur l'eau relativement calme du port et avec des bateaux de rivière qui affrontent les vagues de la mer. Le club est partenaire de trois écoles de la ville, pour coacher les jeunes au championnat étudiant qui les fait tous rêver : la Maadi Cup, permettant aux vainqueurs de rejoindre ensuite l'équipe nationale. Je m'intègre donc facilement dans les équipages étudiants, suis leur entraînement, et participe avec eux aux compétitions qui font ramer dans des paysages à couper de souffle.

Ce week-end, j'ai ainsi pu prendre part à la Lake Dunstan Regatta, une régate étudiante sur 2000m, que j'effectuerai en double U23 avec une fille du club plutôt balèze. 2000m… Un vrai challenge pour moi, puisque je n'avais encore jamais couru sur cette distance, le championnat universitaire français s'effectuant sur 1000m… Mais bon, comme dit le coach : "Il faut bien se lancer un jour !" J'y vais pour tenter, pour me faire plaisir, en compagnie des copains kiwis.

Après une semaine d'entraînement plus soutenu avec ma co-équipière Annie, nous partons donc pour le Central Otago (centre de l'île du Sud). Un convoi de 2 camions avec remorques et 4 minibus, pour un total de 25 bateaux et d'une trentaine de rameurs de 14 à 23 ans : le week-end prend des allures de colonie de vacances, l'ambiance est géniale. A l'arrivée, nous nous installons dans le camping de la ville de Cromwell, au bord du lac, entouré par les montagnes. Le cadre est magnifique ! Dodo tôt, la plupart des rameurs sont inscrits dans au moins 4 catégories différentes, ce qui leur fera autant de courses lors des séries du lendemain : il faut être en forme !

Le lendemain, je découvre l'ambiance des régates néo-zélandaises. Globalement la même chose qu'en France mais…en 3 fois plus grand ! Les séries s'enchaînent sous le soleil de plus en plus chaud, les copains ont de bons résultats et tentent de garder le rythme jusqu'à la fin de la journée. Ma course est prévue à 14h. Pas de chance, à partir de midi, le vent commence à se lever… A l'heure des doubles, de belles vagues perturbent le lac (les séries seront même suspendues juste après la mienne). Annie termine tout juste sa série de skiff en écrasant sa concurrence, saute en bas de son bateau, et a juste le temps de manger une banane avant de me rejoindre dans notre double et d'y prendre la nage. Cette fille m'impressionne vraiment !

C'est donc parti pour 2000m. Nous sommes 7 dans la série, seuls les 6 premiers équipages seront qualifiés pour les finales. Je ne me fais pas d'illusion : Annie sort tout juste d'une course précédente, mon niveau est bien inférieur à celui de toutes ces filles qui s'entraînent tous les jours depuis qu'elles sont petites… On y va pour l'expérience, l'objectif est de ramer proprement et de tenir jusqu'au bout.

Le départ est donné à peine calées sur la ligne, pas le temps de trainer sur le lac agité. On part vite, puis je me cale sur la cadence d'Annie qui sait parfaitement gérer la stratégie de course, en relançant le bateau plus fort tous les 500m. Sur les 1000 premiers mètres, nous restons dans le peloton. Dernières certes, mais fort proches des autres concurrentes. A mi-course, j'ai l'impression que l'arrivée est encore beaucoup trop loin, que ca ne se terminera jamais…c'est tellement long ! Mais je continue à suivre Annie, en essayant de plonger mes pelles rapidement à l'attaque, pour être efficace dans les vagues. Un bateau-sécu qui nous suivait nous dépasse alors, et nous démonte le lac : on frappe une énorme vague de plein fouet avec l'avant du bateau, si violemment que je me retrouve trempée, que le bateau est pratiquement arrêté sur place, et que notre numéro de course est arraché. Ce qui nous vaut de finir larguées par les autres équipages, et avec une pénalité de 10sec sur notre chrono (au final : 9min17). Je suis lessivée, mais vraiment contente : c'était dur, mais je n'ai pas non plus eu l'impression que j'allais mourir pendant la course, l'effort a été plutôt bien géré. Et pour un premier 2000m, je trouve qu'on est loin d'avoir été ridicules ! Je remercie chaleureusement Annie pour cette course qui m'a tant plu, et ramène les 5cm² de plastique qui restent de notre numéro aux organisateurs. Le coach nous fait un petit débriefing et trouve que mes coups ont été assez précis tout au long de la course : objectif accompli ! Le soir, lors du repas, il sort une bouteille de vin spécialement pour "our favorite young french rower", perpétuant les clichés envers la France….et la sert dans des mugs… Ca ne choque que moi… Sacrés kiwis…!

Le dimanche : jour des finales. N'étant pas qualifiée, je ne suis pas sensée ramer. Mais le planning des courses est plus serré que la veille, et certains rameurs du club ne peuvent pas prendre part aux finales de toutes les catégories dans lesquelles ils sont inscrits. Je remplace donc l'un d'eux dans la finale B des doubles masculins U20. Les arbitres ne semblent pas tenir rigueur de la présence d'une fille de 21 ans au départ de cette finale, tant mieux… Le course se passe en plein caniard de midi, est beaucoup plus difficile pour moi que celle de la veille (pas l'habitude de ramer avec Jesse, problèmes d'équilibre du bateau…), et contre des mecs bâtis comme des armoires à glace. Nous terminons derniers (en 8min52), mais ça fait toujours une bonne expérience.

Je rentre ainsi d'un week-end d'aviron fort positif, avec une grosse motivation pour continuer les compétitions...parce que c'est beaucoup trop bien ! Vivement le retour en France pour s'y mettre avec les copains rennais ! D'ici là, je compte bien profiter encore pleinement du beau pays des kiwis, et essayer d'y représenter l'aviron breton aussi bien que je le pourrai Smile

NZ2016

Ce dimanche 10 décembre 2016 se tenait le traditionnel Challenge Rennais Universitaire, une compétition qui se déroule chaque année au REC et qui permet aux étudiants de Supélec qui ont débuté l’aviron cette année de se lancer une première fois dans l’aventure de la compétition.

Centrale Nantes et l’UNA ont répondu à l’appel en composant chacun un équipage de 8, et les anciens du REC se sont également joints à nous. C’était la première compétition de la saison pour le 8 de Supélec qui était composé de 3 deuxièmes années et de 5 premières années.

Le format de la compétition était le même que chaque année : le matin, deux sprints de 1000m en 8+, et l’après-midi, un relais planche à ramer – ergo.

Pour les deux sprints du matin, c’est sans surprise le bateau du REC qui s’impose à la première place avec un équipage expérimenté. Supélec s’en tire modestement à la 3ème place deux fois d’affilé. L’équipage Supélec a encore à apprendre : nous avons raté un départ, avons essuyé quelques fausses pelles, et avons fait face à quelques problèmes de synchronisation, mais il y a aussi eu du très bon et cette compétition nous a permis de renforcer la cohésion et la motivation au sein du groupe. C’est prometteur pour la suite de la saison dont l’objectif final est le championnat de France universitaire.

L’après-midi, l’équipage du REC était parti, et Supélec s’est illustré en terminant premier au relais planche à ramer – ergo, grâce à une répartition stratégique des membres de l’équipage, une belle manière de terminer la journée !

Il n’y aura pas eu autant d’équipages que prévu pour cette édition 2016 du CRU, mais il n’empêche que la bonne ambiance était au rendez-vous ! Nous remercions l’UNA, Centrales Nantes et le REC pour leur participation.

A l’année prochaine !cru2016

Quelle meilleure opportunité qu'une armistice pour aller guerroyer en terre lointaine?

Évidemment cette phrase je viens de l'inventer comme belle accroche, je n'ai pas fait ce genre de rapprochement en m'inscrivant à la tête de rivière de Mantes-la-Jolie ce vendredi 11 novembre. Sur le bassin olympique de 2000 mètres, il s'agissait donc d'un gros aller-retour sur la longueur du bassin, avec virage de bouée au bout, pour un total évident de 4000 mètres. Je participais à l'épreuve de skiff senior, et je représentais l'ensemble du Grand Ouest à moi tout seul, tous équipages confondus. Sans pression.

La tête de rivière (TDR), ça veut dire que les bateaux partent les uns derrière les autres, à raison d'un départ toutes les 30 secondes, et c'est le chrono qui détermine le classement à l'arrivée. J'ai donc pris le départ après 10 minutes à me peler les miches devant la ligne, entre deux skiffs de Boulogne-Billancourt : départ médiocre, pelles mal calées dans l'eau, je pars de travers... Les premiers coups annoncent une course dure. Même si c'était la toute première fois que je montais sur ce bateau, prêté par mon club formateur de Versailles, ça n'excuse pas tout. Heureusement ces sensations se sont vite dissipées! Une fois lancé, je m'installe dans ma course, je tiens ma cadence, et le bateau décolle mieux. Un coup d’œil rapide de temps en temps à ma montre GPS me donne une moyenne de vitesse autour de 13,5 km/h. Pas assez pour courir après les gros, mais pour moi c'est un bon début. Et j'arrive à maintenir et même creuser l'écart avec mon poursuivant. Au virement de la bouée, l'enseignement de la mer se fait sentir : virage au cordeau, puis relance en demi-coulisse, et le bateau file tout de suite! Petit corps en bonne santé aurait été fier de moi! La relance s'avère efficace pour me remettre dans le bouillon, et estimer mes réserves d'énergie un peu mieux : j'en ai encore sous le pied, ça va donner! Le deuxième 2000 va plus vite que le premier, à un peu plus de 14 km/h, la cadence monte, jusqu'à l'arrivée où l'enlevage se fait à 29 coups/minutes.

Je suis rincé, je me suis fait plaisir, objectif atteint.

Bon, le récit est épique, mais ça ne m'amène pas bien loin puisque je ne suis que 20ème sur 34, avec un temps de 17:54.9 (presque deux minutes de plus que le premier). Malgré tout ça donne de bons repères sur le temps, les sensations en skiff, pour ce début de saison qui s'annonce chargé !

Je ne pourrai évidemment jamais assez remercier le Cercle Nautique de Versailles qui m'a prêté un bon skiff Vega, fraîchement réglé !

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L’assemblée générale du REC aviron s’est tenue le 5 novembre dernier. Une quarantaine de membres ont répondu à l’invitation. Au programme, une revue des bilans moral et financier de l’année écoulée ainsi que des bilans d’activités des différentes commissions du club. A l’issue de cette assemblée, les membres du CA ont été élus. Avec ce nouveau staff, tout est en place pour la nouvelle année d’aviron:

  • Président : Alban JEANTHEAU
  • Vice-Président : Gilles NICOLAS
  • Trésorier : Antoine VASSEUR
  • Trésorière adjointe : Anne PEYHORGUE
  • Trésorière adjointe : Lucile LE GUILLOU
  • Secrétaire : Marc NOUGIER
  • Secrétaire adjoint : Frédéric DELAIVE

A la suite de l’assemblée générale se tenait la 1ère soirée de l’année. Les débutants de septembre et d’octobre ont répondu en masse, apportant chacun un petit cadeau pour leur parrain/marraine tiré au sort au cours de la soirée. De nouveaux adhérents, également présents, ont aussi bénéficié du parrainage. Soirée réussie donc, avec près de 50 rameurs réunis autour de tables richement fournies en toutes victuailles…

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Prochaine soirée : le Noël du REC en décembre. On vous attend aussi nombreux, et même plus !....

[nb: la news des chpt de France, qui se sont déroulés 1 semaine plus tôt, est en dessous de celle-ci]

Vendredi 21/10:

Nous voici à Monaco. Après la course de Menton, on se dit qu’il faut continuer à se faire plaisir. Peu importe le résultat, l’essentiel est là, devant nous (enfin derrière quand on rame).

Série quatre barrée femme:

Deux séries qualificatives de 4km, douze bateaux chacune, vingt promus dans l’arène finale pour le grand show. Il faut être dans les dix premiers de notre série. Cette fois, on filme, on ne va pas rater ça. Echauffement, ça bouge peu, c’est relativement calme. Tous les équipages sont un peu tendus, tout le monde est sur la ligne cinq minutes avant le départ. Il faut dire qu’un départ à 9h, ça pique. Heureusement qu’il fait beau.

On se prend une bonne place avec de la marge autour dans le peloton sur la ligne. Peine perdue. Un bateau à bâbord vient nous coller avant de finir dans les rames de Thonon. Quinze secondes avant le départ, c’est la barreuse espagnole de douze ans et demie qui ne baragouine pas un mot d’anglais qui vient nous plomber à tribord… on anticipe un peu, “pouet” et bing, boum, badaboum, des pelles espagnoles dans la tête. Bref, on finit par partir quand même avec deux longueurs de retard sur les premières et une sur le peloton. Dans le bouillon du troupeau, on ne peut que s’assurer que les mamies anglaises et italiennes restent derrière pour être dans les dix qualifiés.

Les sensations sont là, on déroule sans se cramer pour la finale. Le parcours n’est pas génial, ça manque un peu de bouée et de virages serrés. Ce n’est pas la meilleur course mais le boulot est fait : on est qualifié !

Série quatre barrée homme :

17h : C’est parti pour la troisième et dernière série des quatre barrées séniors hommes. Nous y retrouvons quelques équipages français : Monaco (médaillé d’or une semaine avant), Dunkerque (encore eux…), St Malo et Cassis. Nous sommes 17 sur la ligne de départ : les 7 premiers auront leur place en Finale A, les 6 suivants en finale B et les quatre derniers verront leurs championnats du monde se terminer prématurément car aucune finale C n’est prévue samedi.
Avant la course, personne ne se prononce explicitement sur l’objectif mais chacun pense à une Finale B. La première finale se présentant comme inaccessible au vue des palmarès, des gabarits et des embarcations de nos concurrents (en effet, les coques étaient essentiellement de la marque Filippi, tout en carbone. Nous pouvons compter une bonne cinquantaine de kilos en moins par rapport à notre bonne vieille Safran).
Le parcours étant de 4km : ce sera très court, l’effort sera intense, faudra se mettre dans la course dès le départ, pas le droit de s’endormir. Niveau météo : contrairement aux courses de la matinée, un gros clapot s’est formé.  Les vagues surprennent, au quatre François joue aux montagnes russes, la barreuse se prend une petite douche au passage : une vraie compétition d’aviron de mer s’annonce !
Le départ est lancé, on pense à être ensemble, à replacer, à être dynamique, tout de suite sur les jambes, on raccourcit le mouvement… Fin du premier bord : les rennais sont toujours dans la course, surmotivés, ils sont 10emes. Notre Safran a beau être un peu lourde, elle tourne super bien comparée aux Filippi ce qui nous permet de passer à l’intérieur du virement, d’éviter les collisions et de laisser un équipage derrière nous : on passe 9eme. On entame un bord de surf : on va voir qui sont les vrais rameurs de mer. C’est parti : on se fait plaisir, ça glisse, ça file, on se repose sur la vague et on en profite pour dire « bye-bye » à un autre équipage : nous voilà donc 8eme. Juste devant nous : Dunkerque ! Allez, on n’a pas réussi à les avoir aux Frances, c’est le moment de prendre notre revanche : on tente de les raccrocher ! Ça remonte, tout un peloton de bateaux est juste devant, c’est accessible. Mais on le savait : 4km c’est très court… trop court pour rattraper les bateaux : on finit donc la course 8eme. Au pied de la finale A mais avec un sourire « GRAND COMME CA » car c’était vraiment une belle performance ! Au pied de la Finale A vous dites ? Haaa mais ça c’était sans compter les Italiens qui jouent aux auto tamponneuses entre eux lors des virements !! 60 secondes de pénalité plus tard et nous voilà au 7eme rang de cette série ! Et qui dit 7eme : dit FINALE A !!

Samedi 22/10:

LA finale 4x+SF (CW4x in English).

L’objectif n’est pas de gagner, c’est de se faire plaisir en ramant, ensemble. Convertir tous les sacrifices de l’année en plaisir partagé, pour une demi-heure de gloire confidentielle. Même si la pression est là, c’est moins pesant qu’à Menton. On s’échauffe tranquillement, la mer est comme la veille, ni calme, ni agitée, mais ça bouge un peu.

Cette fois, pas question de se faire piéger au départ, on se colle à la bouée intérieure sur la ligne de départ, on a de la marge. Enfin, on avait de la marge jusqu'à ce que les allemandes, cette fois, viennent nous coller. Stratégie toujours pas élucidée à ce jour, nous demanderons l’avis d’un rameur exilé en Allemagne... Avec le vent, c’est vu d’avance que ça ne passera pas pour elles, mais c’est trop tard pour manœuvrer de notre côté.

On anticipe le départ, on part devant, mais patatras, le navire allemand nous fonce dessus comme des brutes en voulant éviter de se prendre la bouée de la ligne de départ. Oui, évidement, pas besoin d’être ingénieur aéronautique pour le deviner, ça ne passe pas ! Le mètre monégasque est le même qu’ailleurs. Et bing, encore une pelle dans la tête. A quand la prime de risque pour les barreurs ? Moins gêné que la veille, nous restons au contact dans la deuxième moitié du peloton. Ca « gueule » de tous les côtés, dans toutes les langues. Aux 1000m, les gros équipages prennent le large. On se bat modestement mais tout aussi intensément de notre côté, pour un bord à bord avec des italiennes et des monégasques, entre la dixième et la quinzième place. On révise le geste, proche de l’eau, tomber vers l’avant ensemble, etc. Côté italien, on apprend à compter jusqu’à dix. Vite barbant ! Nous décidons à l’unanimité de les laisser à leurs calculs pour aller titiller les monégasques.

A l’intérieur au premier virement, nous prenons l’avantage. Celles-ci nous rejoignent pour un bord à bord qui aurait pu être sympathique si les nantaises emmenées par Marie Le Nepvou, sorties de derrière les fagots, n’avaient pas essayées de passer au milieu, là où, évidement il n’y avait pas la place (grrrr). Bref, on s’écarte un peu pour laisser passer le train (et éviter la casse). Et on y perd un peu sur notre duel avec Monaco. Nous revenons sur elles à la bouée suivante, mais elles sont de nouveau devant. Cette course, c’est la chance de notre vie, on y croit à mort. On pense à Heroes de David Bowie et on se dit que c’est jouable, là, maintenant ! On remet des jambes, c’est la dernière course de la saison, on donne tout ce qu’on a, ça glisse. Pourtant la réalité nous rattrape. Il n’y aura plus assez de bouées pour reprendre l’avantage sur cet équipage trop à l’aise chez lui. Les « bébés muscles » ont déjà trop donnés pour un exploit. Peu importe, on se fait plaisir, on ne lâche rien, on y croit jusqu’au bout. Malgré tous les efforts consentis par l’équipage, les places sont faites. L’approche du port annonce la délivrance de toute la saison. On passe la ligne d’arrivée devant une foule enthousiaste et acquise à la cause de tous les équipages, avant de s’écrouler.

Peu importe la place finalement (17e), c’est encore la meilleure course de la saison. Votre passager vous remercie pour ce voyage et ce spectacle.

Bref, c’était vraiment génial.

Finale A quatre barrée homme :

Encore une fois ce sont les seniors hommes en quatre barrées qui clôturent ces championnats. Le parcours est de 6km, 6 bouées à virer, 23 bateaux alignés, une dizaine de nationalités différentes.
La météo est la même qu’hier : le clapot se lève au fil de la journée : ce sera une belle finale de championnat du monde !

La ligne de départ n’a pas changée, un peu trop restreinte aux yeux de la barreuse qui craint une collision sur les premiers coups de rame (après 2 collisions sur les 2 départs des filles, « jamais deux sans trois » il paraît…).
3 minutes… 2 minutes… 1 minutes… GOOOOO ! c’est parti, le départ est lancé, pas de collision (ouf…), ça crie dans tous les sens et dans toutes les langues, un vrai Souk ! Les gars sont concentrés, la tête dans le bateau, ça pousse sur les jambes, ça replace, quelques fausses pelles sont faites mais sans incidence. Le premier bord est déjà bien entamé, le peloton est encore groupé, pas vraiment de distance entre les bateaux. Les italiens sont à notre gauche, les américains pas loin, les ukrainiens à notre droite, les nantais juste derrière… Mais ils ont mangé quoi nos rameurs rennais ??? Auraient-ils découvert le secret de la potion magique ?? La première bouée arrive : attroupement de Filippis avec des virements un peu hésitant : on contourne le tout et on entame le bord de surf. On se fait plaisir et on se retrouve à côté de Thonon (4eme au championnat de France la semaine dernière) sans pour autant réussir à les dépasser lors du virement suivant. La course continue, on remonte petit à petit sur un bateau ukrainien, on se fait balloter de tous les côtés par les vagues, on évite de se désorganiser, on raccourcit, on reste ensemble et on cale le geste tant bien que mal. On voit un équipage à nos fesses qui remontent dangereusement... qui est-ce donc ? Mais c’est DUNKERQUE !! Pour une fois on est devant eux ! Il reste seulement 600m, c’est décidé : ILS NE PASSERONT PAS ! L’équipage entier donne tout ce qu’il a : les rameurs n’en peuvent plus, ils ont mal partout, la barreuse encourage tout ce qu’elle peut, en perd sa voix. Il reste 200m mais Dunkerque remonte toujours. Chacun va puiser dans ses dernières ressources, ce dernier bord à bord aura été magnifique pour au final laisser la pointe rennaise passer la ligne d’arrivée seulement 3 secondes avant les dunkerquois.
Au final nous arrivons 16eme de cette finale A en 27:02, une très belle course !! (Avec en prime un coucou du prince Albert de son bateau ;) ).

En résumé : de superbes émotions et des souvenirs qui resteront gravés !