Premier jour du printemps, il fait frais, départ 7h40 pour la première régate de l'année en mer.
3h et une pause plus tard, arrivée à Brest. Il fait beau, la mer est calme, pas de vent, un gros soleil tape fort et il fait déjà 25° à l'ombre, le sable chaud de la plage nous masse les orteils.
Un bruit sourd nous fait sursauter, c'est un moteur qui s'arrête... ouais, en fait, on rêvait dans la voiture.
Une fois le nez dehors, on se demande vite ce qu'on fait là ! Dans le port, il fait plutôt 7°, un vent à émousser la pointe du Raz et une couverture grise au-dessus de la tête. Au large, de belles vagues croisées. On comprend mieux pourquoi les Brestois vont en vacances au Groenland !
Petit briefing entre nous pendant le pique-nique puis on se motive comme on peut pour aller ramer.

Ouverture du bal par les hommes. Une pelle et un safran cassés par deux équipages concurrents à l'échauffement annoncent la couleur. Ce sera fun.
Le clairon arbitral a la gorge enrouée, mais c'est parti pour deux tours avec des virements en épingles. Au bout de 5 minutes, on attaque le gros temps, le bateau est balloté comme un fétu de paille dans les vagues. Cela donne un petit côté artistique aux directions des différents équipages. Les barreurs sont à la peine, abondamment arrosés. Rien à faire, la mer est plus forte. C’est un peu galère dans le bateau, chacun fait ce qu’il peut pour ramer au mieux. L’un d’entre nous parle souvent d’assiette, il a peut-être encore faim ? Au deuxième tour, on croise ici ou là quelques nageurs téméraires, peu couverts. A moins que ce ne soient des solos ou des doubles partis à la découverte des fonds marins ? Enfin, le klaxon enroué annonce la fin du Ice bucket challenge sur la ligne d’arrivée. Les rameurs de proue ont pris cher. On essaye de se décoller les doigts des pelles et on rentre fissa se mettre au sec. Avec le petit sourire en coin en pensant aux filles après nous... héhé, bon courage ;)

Changement de barreur. Mode oignon : tout ce qu’il reste de sec dans le sac enfilé, une veste sèche qui ne se ferme plus, une veste trempée mais qui se ferme, un gilet de sauvetage qui ne s'attache pas (flotte-t-il encore au moins ?), on fera avec ce chaud cocktail sécuritaire. Les solos et doubles femmes sont annulés et les 4x+ ne feront qu'un tour. Ça se dégonfle on dirait.


Finalement, la mer s'est calmée et le vent est (un peu) retombé. Ce sera moins dur pour les dames. Départ manqué, dans un fouillis de bateaux un peu dans tous les sens et même pas sur la ligne… bref, à revoir. Une fois lancé, on constate que c’est une petite promenade d'échauffement de 20 minutes en fait. On trouvera quand même le moyen de se prendre l'arrière d'un bateau à la première bouée, la faute à un carambolage de celui-ci qui l'a stoppé net dans son élan. Les places ne changeront pas vraiment pendant la course, les écarts se creusent vite. On aura quand même plaisir à dépasser Saint-Malo.
Une course prometteuse pour l'équipage qui a su trouver la cohésion quand il le fallait.
Et du coup, le pari de la course en moins de 40min… c’est de la triche si on retire un tour !

En 4x+SF, 4e place pour Lucile, Caroline, Raffaella et Manon barrées par Jérôme.
En solo, Stéphane L termine courageusement sa course en seconde position.
En 4x+SH, 5e place pour Marc G., Jean-Michel, Marc N. et Jérôme barrés par Manon.