Pour cette 32e édition, le REC Aviron s'est quelque peu fait prendre de court, et n'a finalement pu qu'engager qu'un seul équipage en quatre masculin pour Jersey Carteret, car les places sont parties plus vite qu'un huit à cadence 46 ! Fort de devoir représenter le REC, voila l'épopée moitié rennaise moitié mancelle, d'un quatre breton chez les normands !

   Non, non, et non, je n'en puis plus de devoir dire qu'en Normandie il pleut à chaque fois qu'on y est, je refuse d'écrire ça ! Et encore moins de commencer par ça ! Que diraient nos lecteurs ? Tout à fait ! Ils seraient blasés, et ils auraient raison ! Allez, mettons ça de côté, et montez en croupe, pour suivre nos rameurs intrépides vous réchauffer le cœur !

   L'accueil à Barneville-Carteret est chaleureux, mais pas assez pour empêcher le froid de s'instiller sournoisement dans nos cœur quand nous apprenons l'annulation de la légendaire traversée dont nous attendions le déroulement depuis lontemps. Mais qu'importe, nous ne rengainons pas nos armes affutées de longs mois au préalable : nous nous exprimerons au parcours de repli annoncé pour le lendemain ! En attendant, nous embarquons pour une sortie de mise en jambe, Seb à la nage, Maxime le secondant, Jean Michel pas en reste, encadré par Thierry en proue. La recherche de repères n'est pas superflue, et nos poitrines brulent d'une ardeur retrouvée, ravivée par sa perte temporaire. Une partie de Uno ponctuée d'abricots aux côtés des malouins, et nous pouvons gagner nos couchettes au Gerflor Gerfleur. Et hop.

   Un petit déjeuner à base de quatre-quarts, sous les choix avisés d'un papa, et nous quittons notre logis en direction du port. A 13h30 s'annonce le départ rangé de notre catégorie. Hardis et vaillants, notre départ éclair nous positionne directement en tête à la sortie du port, et le premier bord nous verra arriver premiers à la bouée située à plus d'une demi douzaine de kilomètres, le quatre de Carteret / Saint-Jean-de-Luz à nos trousses non loin. Le bord de surf nous aura vu vainqueurs, mais il est sera autrement de celui contre les vagues : nous voyons Carteret qui aura eu la sagesse de se diriger plus en aval vers la plage au sortir du virement, mais il sera trop tard quand nous déciderons de piquer à leur trace, nous ne les croiserons dès lors plus que dans le port. A croire qu'Olaf Grossebaf avait raison, la peur donne des ailes. Les Normands ont finalement réussi à trouver le secret. Assurément.

Que oui.

A moins que ce ne soit celui de la potion magique ?

   La course terminée, le bal est annoncé par un coup de barre canon, et la fête battra son plein jusque tard dans la nuit, des kilos de nourriture sillonnant le camp, arrosés par des cervoises et autre champagne des vainqueurs. Certains diront que y'a pire. Oui. Nuit qui sera notre dernière avant notre retour en terres bretonnes, après un au revoir à une mer déchainée qui nous conforte finalement dans le choix des organisateurs, mais ne fait qu'attiser notre volonté de participer l'année prochaine.

À bon entendeur, salut !

 

Ouest France en parle.